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Heures d'ouverture de la galerie :
du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 15h à 19h.
Le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h.

Galerie du Tableau

Diem Perdidi est une association créée en 1990 et dont l’objet est " la promotion des artistes plasticiens de la Région Provence Alpes Côte d’Azur ".

Depuis 1991 Diem Perdidi gère la Galerie du Tableau, rue Sylvabelle, à Marseille.

C’est un petit espace agrandi par le temps. En proposant un artiste par mois, la Galerie du Tableau, n’aurait pu en vingt-deux ans n’en proposer que deux cents.

Pour l’heure ce sont deux mille expositions et plus qui ont eu lieu.

Le 17 décembre 1990, un " microbe " de Max Ernst était proposé pour l’inauguration. Une épidémie s’est, ce jour-là, déclarée.

Dans cette galerie sont exposées des oeuvres d’art contemporain avec cette singularité que les expositions se déroulent selon un rythme bimensuel. Autrement dit un lundi sur deux a lieu un vernissage. Ainsi plus de 2000 artistes, pour la plupart de la Région PACA, ont pu présenter leurs travaux à la Galerie du Tableau.

Outre cette activité régulière, Diem Perdidi organise des manifestations qui permettent des échanges internationaux : Il s’agit alors soit de permettre aux artistes de la Région d’exposer à l’étranger, soit d’organiser l’accueil d’artistes étrangers dans la Région PACA.

Diem Perdidi

Pierre-Antoine Guillemoz : exposition du 29 avril au 11 mai 2024

Catalogues en PDF des expositions précédentes à télécharger

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Galerie du Tableau

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Dans son article de jeunesse Art After Philosophy, 1969, Joseph Kosuth appelle l’art à devenir tautologique comme la logique ou les mathématiques. L’article se conclut par « l’art est la définition de l’art ». Dans ses œuvres de la même période, la dénotation s’efface au profit de la structure logique de la proposition, One And Three Chairs, 1965, n’est pas une affaire de chaise, ni de sa fonction, ni de son appréciation plastique, ni de ses connotations diverses, « chair » est la dénotation de chacune des 3 formes, la chaise présentée, la chaise représentée et la chaise nommée, et certainement de la 4e évoquée dans le titre « One » : le concept de chaise. Parce que le dispositif comporte des occurrences du même concept, celles-ci disparaissent au profit de celui-là. C’est le même procédé répétitif qui permet à Bernd et Hilla Becher de faire émerger des typologies industrielles ou architecturales.

Des gens qui se mouchent sur des mouchoirs pour Mouchoirs, des sacs sur des sacs pour Sacs, des outils de dessin représentés aux moyens d’outils de dessins pour Outils. Ici, la tautologie fait appel à une dualité caractéristique de l’art contemporain, présentation ou représentation : un sac représenté sur un sac présenté.

L’idée que la situation dans l’oeuvre confère leurs statuts à ses éléments se trouve dans le travail de Bertrand Lavier. Brandt / Haffner, 1984, consiste en un réfrigérateur posé sur un coffre-fort. Les deux objets du commerce, n’acquièrent chacun leur statut de socle ou de sculpture que parce qu’ils sont disposés ainsi, la situation pourrait s’inverser, et elle s’inverse lorsque dans d’autres oeuvres c’est le réfrigérateur qui fait socle.

Chez le même artiste, lorsqu’il s’agit de peindre un piano, Gabriel Gaveau, 1981, un piano à queue est recouvert de peinture acrylique. Peindre un piano, peindre un piano.

Pareillement, dans le travail Pierre-Antoine Guillemoz, l’objet qui sert de support n’est pas représenté mais est lui-même peint, sa fonction change. Magritte dans La trahison des images, 1929, nous alerte sur le fait que la pipe représentée n’est pas une pipe ; ici, du fait du détournement de sa fonction, le sac présenté non plus n’est pas un sac. Il est peint d’une certaine manière qui permet au spectateur de reconnaître un autre objet, tout à fait différent, servant de toutes autres fonctions mais que le langage ordinaire nommerait aussi un sac, les deux ne partageant qu’un « air de famille » pour citer le Wittgenstein des Recherches philosophiques. Cet écart dans la langue fait exploser la proposition, là où Kosuth espérait une tautologie impeccablement analytique, Pierre-Antoine souligne la béance de nos mots.

Dans Outils, qui parait consister en une série combinatoire de dessins, un examen permet de comprendre que ce ne sont pas exactement les mêmes outils qui sont représentés et employés, laissant imaginer que nous ne voyons qu’un échantillon d’une série beaucoup plus vaste et pas nécessairement dénombrable, nouvelle béance.

Le dessin de Pierre-Antoine Guillemoz navigue généralement entre des questions de fidélité photographique et de perspective donnée par un emploi des couleurs. Ces questions représentationnelles animent également les dessinateurs qui veulent bien faire et les artistes qui s’interrogent sur la capacité d’une forme plastique à opérer dans le champ du langage. Ici, pas de doute sur la portée du travail étant donné les questions esthétiques abordées, le dessin soigneux est au service d’une proposition conceptuelle. Mais du fait de la béance des termes injectés dans la structure logique des œuvres, du fait de l’inévitable évaluation des images dans un contexte culturel, il y a quelque chose qui nous échappe, qui nous trahit, car les images trahissent, toujours.

David Lasnier, avril 2024.

GUILLEMOZ
 2023